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Des moyens indispensables pour l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR)
La rentrée universitaire, comme pour les autres secteurs, est marquée par des années de manques de moyens face à une augmentation des effectifs étudiants. S’y ajoute cette année la très forte inflation qui, en l’absence de mesures de financement exceptionnelles prévues par l’État, provoquera inévitablement des blocages sans précédent dans le fonctionnement des établissements.
L’augmentation prévue par le gouvernement du budget de la mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (MIRES) de 1,5 Md€, affichée comme exceptionnelle, est très loin de suffire à compenser l’inflation évaluée à +7 % par l’INSEE en 2022. Il manque au minimum 600 M€ pour maintenir la même activité en 2023 qu’en 2022 ce qui signifie que la part de l’ESR dans le produit intérieur brut, déjà largement insuffisante depuis de très nombreuses années, va encore diminuer.
Cette diminution des dépenses de l’État pour le service public de l’ESR se traduit par la perte continue de pouvoir d’achat du personnel (la hausse de 3,5 % du point d’indice au 1er juillet est très loin de couvrir la hausse effective des prix en 2022), mais aussi par l’amputation des campagnes d’emplois statutaires en 2023 et le recours accru à des contractuel·les ou des vacataires se traduisant par des surcharges de travail et un accroissement de la précarité. La baisse continue de la dotation par étudiant·e en euros constants et du taux d’encadrement conduisent in fine à une limitation de l’accès à l’enseignement supérieur public pour la jeunesse, contrainte de s’inscrire à de coûteuses formations privées, lorsqu’elle en a les moyens.