Nous avons pris connaissance du communiqué de la CPU intitulé « La CPU pour une approche proactive de l’autonomie ». Après avoir cru à un canular face à cette soupe managériale (« proactif », « révolution », « saut qualitatif », « performance »…), nous mesurons ce qu’est véritablement ce texte : une déclaration de guerre ouverte à toute la communauté universitaire et en premier lieu aux enseignants-chercheurs. La troisième mesure parmi les cinq proposées par la CPU vise à supprimer le CNU et le statut d’enseignant-chercheur :
« Donner à l’université l’autonomie à la fois de recrutement et de gestion des carrières de ses personnels [Les présidents sont nos pairs, la CPU veut en faire des employeurs avec la subordination qui va avec !] , ce qui passe par :
- la suppression de la qualification, et la révision de l’ensemble de la procédure de recrutement des enseignants-chercheurs [C’est la fin des procédures nationales qui garantissent l’égalité devant le concours et l’autonomie d’organisation des disciplines scientifiques !] ;
- des promotions décidées localement en s’appuyant sur un processus d’évaluation transparent [C’est la porte ouverte aux clientélismes locaux] ;
- un assouplissement du cadre des missions des enseignants-chercheurs et de la comptabilisation de leurs activités, la règle des services de 192h TD équivalent présentiel, de plus en plus en décalage avec les nouvelles pratiques pédagogiques, devenant obsolète ». [La CPU nous ressert le projet de modulation de service : on met en concurrence les collègues entre eux tout en considérant l’enseignement comme une punition. Bonjour l’ambiance dans les départements !]
Le statut d’enseignant-chercheur est là pour garantir notre indépendance et la diversité de la recherche et des contenus d’enseignement. Ce projet est inacceptable et appelle à une prise de position claire de votre part.
Monsieur le Président, la CPU parle-t-elle en votre nom ? Souhaitez-vous rester notre collègue ou devenir notre patron ?