En savoir plus : 2019-05-20_CgtFercSup_comm_reconn_enseignement
Position de la CGT FERC Sup sur les annonces concernant la « reconnaissance de l’enseignement » :
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) élabore depuis plusieurs mois des
projets pour « reconnaître la mission d’enseignement » de certains personnels de l’ESR. Lors de la phase
de concertations, la CGT FERC Sup avait émis de très fortes réserves sur les premiers projets. Lors d’une ultime réunion, le ministère a présenté deux textes qui précisent les orientations qu’il compte suivre (voir détails et analyse CGT ci-dessous). Elles concerneraient dans un premier temps les
enseignants-chercheurs (EC) et dans un second temps les enseignants et les personnels BIATS.
La CGT FERC Sup note positivement la volonté de mettre en place un « Congés pour Projet Pédagogique » (CPP) sur le modèle des Congés pour Recherche et Conversion Thématique (CRCT),
l’annonce d’une augmentation des CRCT, bien que très insuffisante, et de décharges pour retour de
congé maternité. Cependant la CGT FERC Sup dénonce la volonté de contourner le CNU pour l’affectation des CPP. Le contingentement des congés qui se dessine (moitié CRCT, moitié CPP) semble
problématique, car il pourrait ne pas correspondre aux besoins des EC. Elle continue à revendiquer du
temps pour tous les EC, une diminution du service d’enseignement et l’augmentation du nombre de
CRCT pour permettre à chaque EC d’obtenir un CRCT d’un semestre tous les 3 ans.
Le ministère veut mettre en place une prime « au mérite » élargissant la PEDR et nommée « PEEDR »,
censée reconnaître « l’engagement pédagogique » avec un mécanisme d’affectation purement local. La
CGT FERC Sup s’oppose à cette prime, servie à une minorité d’EC, alors que les primes statutaires pour tous les EC restent à un niveau indigne de leurs qualifications. La question de « critères » pour
l’affectation de telles primes reste posée : la CGT note que les premières propositions du ministère à ce
sujet n’ont pas été présentées lors de la réunion (aux dires du ministère, pour éviter des polémiques),
mais elles ne sont pas retirées pour autant. La CGT s’oppose à toute évaluation individuelle des
enseignements qui résulterait de la mise en place d’une telle prime et revendique une revalorisation
importante du point d’indice et une augmentation significative de la prime statutaire (PRES) pour tous
les EC.
Pour conclure, la CGT FERC Sup dénonce la volonté du ministère de cibler des moyens (temps et primes) sur une minorité de collègues. La CGT FERC Sup est attachée à la reconnaissance des qualifications mises en jeu par les EC (enseignement et recherche), comme de tous les personnels et pour cela à la revalorisation du point d’indice, des grilles et des primes statutaires, contre le principe des primes « au mérite » ou à la fonction (PEEDR ou RIFSEEP).
La CGT FERC Sup s’oppose à tout ce qui pourrait scinder en deux le statut d’EC (séparant des EC
« enseignants » et des EC « chercheurs »), à tout ce qui déconnecterait l’enseignement et la recherche.
Elle dénonce toute velléité de secondariser l’enseignement supérieur : pour la CGT FERC Sup, chaque
formation du supérieur doit rester adossée à la recherche.
Enfin, ces annonces tendent à écarter le CNU et à augmenter l’autonomie des établissements, ce qui
correspond aux volontés de la CPU et du ministère de laisser chaque établissement gérer ses personnels
en toute autonomie. Ceci est inacceptable. De plus, le cadre est celui de l’attaque frontale contre la
Fonction publique et les statuts des personnels (CAP vidées de leur substance, CHSCT liquidés, recours accru à la précarité, facilitation des mobilités forcées, plan de départ de fonctionnaires…), que nous dénonçons avec force et qui nous rendent très méfiants sur les annonces de modifications des statuts des personnels.
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